Conférence
C1. Il y a moins de mort lorsqu'il y a plus d'art
Jacques Chessex, poète et peintre romand est le seul écrivain suisse à avoir reçu le prix Goncourt, mais également le prix Goncourt de la poésie. Fait chevalier de la Légion d’honneur, Jacques Chessex est également membre du jury du prix Médicis. Il reçoit en 2003 le grand prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre et le grand prix du rayonnement français de l’Académie française. Il est l’auteur de nombreux romans et d’une chronique, Portrait des Vaudois.
Philippe Leignel est un poète. Il a été Maître de langue et de littérature françaises au Gymnase de Burier.
C2. Climat : que faut-il changer avant qu'il ne soit trop tard ?
Le dernier rapport du GIEC dresse un constat : atténuer le changement climatique et rester sous la barre des 1,5°C – synonyme d’une péjoration des conditions de vie sur terre avec des événements extrêmes plus fréquents – est encore possible. Il faut atteindre le pic d’émissions mondiales de CO2 en 2025 et la zéro émission en 2050, et pour cela des solutions existent. Une transformation de nos modes de vie est nécessaire dans tous les secteurs de la société. En Suisse comme ailleurs.
Julia Steinberger est chercheuse en économie écologique, professeure à la Faculté des géosciences de l’environnement de l’Université de Lausanne et directrice du Centre interdisciplinaire de recherche sur le climat. Elle est spécialiste des enjeux sociétaux liés aux impacts du dérèglement climatique. Elle est l’autrice principale du troisième groupe de travail du GIEC.
C3. Les voiles latines du Léman
Si les habitants des rives du lac Léman savent que les barques à voiles latines transportaient les pierres de Meillerie qui ont servi à la construction des villes modernes du pourtour lacustre, ils ignorent plus souvent que l’introduction de la voile latine sur le Léman remonte au 12ème siècle, à l’ambition des ducs de Savoie de devenir rois. De guerrière, la voile latine devient marchande et s’impose sur le lac dès le 18ème siècle, entraînant la disparition des antiques naus à voiles carrées. Maintenant une riche tradition nautique, des répliques des barques du Léman continuent de naviguer et d’être ce qu’elles ont toujours été, un trait d’union entre les rives.
Christian Reymond est président d’honneur de l’association La Barque des enfants. Il est l’initiateur tenace et la cheville ouvrière de la construction d’une réplique de la Demoiselle, barque du 19ème siècle dont le projet, démarré à Vevey en 1995, a permis d’impliquer des personnes au chômage dans le cadre d’un programme d’occupation. Après quinze ans d’efforts, cette barque du Léman de trente mètres est devenue le premier voilier école de Suisse.
C4. Les droits de la famille et de l'enfant
Afin d’améliorer la protection des enfants en cas de séparation conflictuelle, l’Ordre judiciaire vaudois et la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse ont décidé de lancer un projet pilote visant à favoriser le consensus parental. Inspiré du modèle dit de Cochem, ce projet prévoit notamment de mettre en place une coopération pluridisciplinaire entre tous les professionnels intervenant autour des familles. Le but est alors d’amener les parents qui se séparent à trouver des solutions à l’amiable, qui répondent aux besoins des enfants.
Irène Wettstein est avocate, diplômée en gestion de l’entreprise et formée en droit collaboratif et en médiation. Elle pratique depuis plus de 25 ans le métier d’avocate en son étude à Vevey. C’est une généraliste du droit, avec une sensibilité particulière pour les questions liées aux droits de la famille, de l’environnement et du travail.
C5. Mais entrez donc !
Eric Rochat a pratiqué durant près de 40 ans le noble art de la médecine de famille dans les villages de St-Légier et Blonay. Issu d’un couple d’enseignants, il embrasse très jeune une profession qui le surprend et le passionne. Ses remplacements dans un Valais encore très marqué religieusement vont durablement influencer son mode de pratique et, dès son installation en 1977, il privilégie le contact direct, le dialogue et la visite à domicile. Mais entrez donc ! c’est le titre d’un ouvrage qu’Eric Rochat a publié aux Éditions de L’aire, une porte ouverte au bon mot et à la tendresse, à la cocasserie et à la rencontre qui bouleverse.
Eric Rochat est médecin, homme de spectacle et politicien.
C6. Les catastrophes naturelles dans la littérature suisse
Dans sa confrontation perpétuelle aux menaces de la nature, la Suisse a développé une « culture des catastrophes » qui lui est propre. Les littératures suisses ont amplement contribué à celle-ci ; Ramuz a par exemple inscrit Derborence comme lieu de mémoire dans le paysage suisse. En Suisse les éboulements, les avalanches ou les crues ont ainsi déchaîné non seulement des vagues de solidarité, mais également de créativité littéraire.
Peter Utz a enseigné la littérature allemande à l’Université de Lausanne de 1987 à 1999. Ses études concernent la littérature allemande du 18ème au 20ème siècle, les littératures suisses, notamment Robert Walser, et la traduction littéraire. Il a notamment publié Culture de la catastrophe. Les littératures suisses face aux cataclysmes.
C7. Les multiples fonctions de la neutralité suisse, une perspective historique
Promulguée après la guerre de Trente Ans (17ème siècle), la neutralité suisse est reconnue par les grandes puissances européennes depuis 1815. En plus de son principe juridique, la neutralité dépend d’une politique extérieure et intérieure qui vise à lui donner crédibilité et reconnaissance, également en temps de paix. Dans une perspective historique, nous verrons comment la neutralité a été comprise et utilisée par les différents acteurs de la politique extérieure de la Suisse.
Matthieu Gillabert est Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg et à UniDistance Suisse. Spécialiste de la diplomatie culturelle et de l’histoire culturelle de la guerre froide, il s’intéresse aux échanges culturels Nord-Sud dans une perspective postcoloniale.
C8. Les clés de la Messe en si mineur BWV 232 de J.S. Bach
Inscrite en 2015 au registre international « Mémoire du monde » de l’UNESCO, l’œuvre majeure du Cantor de Leipzig est un lieu de mémoire de l’identité chrétienne et une somme des traditions musicales du Nord et du Sud de l’Europe. La construction mélodique par figures musicales du Kyrie s’inspire du texte liturgique qu’elle illustre et révèle une esthétique capable de toucher l’âme et l’intellect des auditeurs. Dans un langage accessible aux amateurs, la conférence vise à faciliter l’accès à ce monument historique de la culture occidentale.
Roberto Barbone est l’organiste titulaire des grandes orgues de l’Église catholique du Sacré-Cœur de Montreux. Au bénéfice des formations de musicien professionnel et de musicologue ainsi que des formations en langues et littératures latine, allemande et italienne, il a publié plusieurs articles de musicologie et de littérature et prononcé de nombreuses conférences sur ces sujets.